18 Jun 9 êtres humains, « Noirs », viennent d’être abattus aux États-Unis
Mais où, je veux-dire dans quel coin de la planète, on serait seulement à l’aise, parce que tout simplement on est ce que l’on est, c’est-dire ceux qui jours et nuits qui se font appeler « Noirs », alors combien je hais cette appellation, celui ou celle que le regard de l’autre toise toujours avec curiosité, avec questionnement, avec inquiétude. Son existence physique est questionnée, non dans le sens de construire, mais celui d’éviter, d’isoler, d’exclure, d’enrayer ou carrément de tuer. C’est le cas avec 9 êtres humains, mais « Noirs » dont leur vie vient de s’arrêter, ce, sans aucune raison valable. L’ironie du sort, c’est quand le meurtre se déroule à l’intérieur de l’église, the Mother Emanuel African Methodist Episcopal Church dans la ville de Charleston, quand je sais et je m’interroge que Dieu, vers qui leur prière s’adressait, alors qu’il est dit omniscient, pouvait ne pas le savoir et même l’empêcher ? Je ne voudrais pas paraître pour un naïf sauf si on me disait que c’était leur jour, c’est-à-dire des jours où le simple fait d’être considéré « Noir » suffisait pour que le fil d’une vie, qui déjà est suffocante et pénible, s’arrêtât.
Et c’est en Amérique que l’on tue ces « Noirs », ceux qui les resteront parce que tout simplement ils le sont aux yeux de celui ou de celle qui les regardent ainsi. Quelques jours seulement passés, c’est Michelle Obama qui comme par prémonition à Topeka, dans le Kansas aux USA et devant des jeunes « Noirs » réunis, évoquait, je cite : «”Nous savons qu’aujourd’hui, en Amérique, trop de gens se font encore arrêter dans la rue simplement en raison de la couleur de leur peau, […] “les salles de classes délabrées” et des “profs moins expérimentés” qui sont le lot des écoles des quartiers défavorisés fréquentées par les élèves de couleur.
[…] “Je suis née et j’ai grandie ici, dans les quartiers sud (South Side)“, “Je sais vos combats : les longs détours en rentrant à la maison à pied pour éviter les gangs, la difficulté de travailler quand il y a trop de bruit à la maison, le nécessité de faire face quand vos familles peinent à joindre les deux bouts“. (Morceaux sélectionnés de l’article intitulé « Michelle Obama change le ton » in Express)
Je ne veux pas être raciste. Je ne le suis et ne le serais jamais non plus, mais comment se taire et éviter de parler de ce sujet de race, malgré tous les efforts que l’on fournit déjà, ce, pour ne pas froisser des amis et amies, des collègues de service et d’autres « Noirs » qui sont eux, comme le dirait mieux Fanon « des peaux noires, masques blancs ». Suis-je raciste parce que j’aborde cette question et de la manière que des faits me l’imposent ? Non, je ne saurais me taire. Non….
Le mal est là. Il est déjà fait, parce que ces humains sont tués non pour autre chose, et comme je suis déjà habitué que des gens meurent de faim, du viol, d’exploitation odieuse, de la colonisation, du vol, de maladie, de vieillesse, mais comment le tolérer quand c’est pour cause de leur peau ou de la couleur de leur peau. Et pour le dire qui est celui ou celle qui n’en a pas, une couleur ?
Greg Mullen, le chef de la police de Charleston affirme même qu’il s’agit de haine raciale. Et dans ses propres mots : “I do believe this is a hate crime”. Il peut lui se permettre de le crier haut et fort surtout que la police indique recherché le meurtrier en le décrivant comme un homme « Blanc ». Mais c’est quoi être un « Blanc ». Des fois quand je nous regarde tous « Blancs » comme « Noirs », je n’ai jamais saisi c’est quoi cela signifierait de s’affirmer, et ce, vis-à-vis de l’autre, être « Blanc ». Qui peut me le dire ?
Serait-il un mauvais présage alors que s’annonce l’éventualité d’une troisième guerre occidentale à nos portes ? Un homme averti en vaut deux.
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