02 Mar À Bruxelles, Monsengwo parle de l’un des « fils adoptifs » de L.D. Kabila « imposé à la tête du Congo »
Pour beaucoup de gens, cela sonnerait un peu faux qu’un prélat, vu sa place et son son rôle dans la société, évoque la notion du fils adoptif de quelqu’un. Surtout quand il s’agit de Monsengwo qui, reconnaissons-le quand même, représente une figure bien célèbre dans le microcosme politique et intellectuel du Congo. Pourtant, le désormais Cardinal honoraire du Congo, Monsengwo, n’y est pas allé par quatre chemins lors de sa récente conférence tenue à Bruxelles, dont copie se trouve sur le site (http://www.grandesconferences.be/…). À la page 9 de son texte, Monsengwo déclare, entre autres : « Toutefois, en début de 2001, Laurent Désiré Kabila est assassiné et “un de ses fils adoptifs” est imposé à la tête du pays ». Et en le lisant, je me demande pourquoi Monsengwo n’avait pas seulement continué à l’appeler par le nom de « Joseph Kabila », comme cela se vérifie un peu partout dans le corps de son texte ? Devrait-il finir seulement par le dire, et le proclamer à Bruxelles ? Car, pour ceux qui connaissent un peu la nature des liens, un peu singuliers, qui unissent Monsengwo à la Belgique, c’est quand même chez ses parrains, directs comme indirects, il y a de quoi chercher à creuser. Toutefois, Monsengwo l’a ouvertement dit. Au fait, pour quel type de message ? Et qui serait adressé à quel public ? Ce rappel, un peu à la hussarde, portait-il un sens ? Son propos, sur cette question précisément, et mon texte ne se limite qu’à son niveau, aurait-il été destiné aux Congolais d’hier et d’aujourd’hui qui, pince-sans-rire, se rendent tous à Canossa et pour y faire baisser leur culotte dans des deals de trahison avec un fils adoptif ? Monsengwo, n’est pas du genre à faire le procès du « fils adoptif ». Mais c’est plutôt son acception qui interpelle ici toute bonne conscience surtout en ce moment critique de l’histoire du Congo. Ne serait-il pas en train d’évoquer la notion et l’identité d’étranger à la nation congolaise ? Si c’est le cas, et cela en a bien l’air Monsengwo accuserait tout ce beau monde d’avoir vendu l’honneur et la dignité du Congo aux enchères de Kigali. Outre le fait qu’il le dénonce, mais Bruxelles comme endroit choisi par Monsengwo sonne également comme un rappel à l’ordre lancé aux Belges et à la Belgique. Les parrains de Monsengwo se confondent en une usine de fabrication de monstres qu’ils finissent par imposer au Congo. Y aurait-il aussi une part de responsabilité de Monsengwo dans ce que les Belges font au Congo ?
En me posant et posant des questions, j’essaye de saisir l’objet de la sortie médiatique de Monsengwo, en particulier sur cette question bien précise. Je refuse de calmer ma conscience, en faisant passer cette interpellation comme un fait anodin, un détail de l’histoire, qui n’aurait aucun sens. Les uns y verraient comme un soutien de Monsengwo apporté à Martin Fayulu. Ce dernier a participé à ce que l’on nomme au Congo des élections. Elles ont eu lieu et furent organisées au sein même du système. À ce titre, on ne saurait dissocier Martin Fayulu du système de domination qui asservit la femme et l’homme congolais. Et ici, je tiens à préciser que je ne suis pas partisan du système-os. Cette précision vaut ce qu’elle peut valoir. C’est pour éviter des critiques inutiles et pour que je ne sois pas aussi mis dans le même sac. Le type de pouvoir-os auquel les uns et les autres s’accrochent, a cessé d’influencer dans un sens comme dans un autre le genre d’hommes que nous croyons représentés. Comme les autres, Martin Fayulu a l’occasion de se retrouver devant les masses populaires congolaises, mais pour quels enjeux, pour quel message qui leur est apporté et qui devrait faire l’objet de sa rencontre avec la jeunesse et l’espoir de ce pays ? Que dit-il aux foules qui courent en vue d’entendre un message de libération, un message porteur de lutte et d’identité ? En lieu et à la place, on oublie que Mobutu a fait danser et chanter tout le monde sur le rythme de la musique Dialelo -Mulopwe Mobutu. C’est déjà vu et du déjà vécu. Les faire danser et chanter à quelle fin, à la gloire d’un nom, d’un homme ou c’est pour la nation et forger une identité commune ? La rue n’appartient à personne. Elle n’a pas de propriétaire. La rue répond et elle est soumise aux lois des circonstances. Quand le peuple est la seule arme de lutte que des minorités disposent, on comprend que chaque présence devant ce peuple est une occasion unique à ne jamais rater. Elle doit servir à renverser les rapports de force contre un adversaire identifiable et identifié. Elle doit aider à allumer et à maintenir sa flamme de combat et à lui donner des raisons de son sacrifice. À quoi cela sert-il d’être populaire, quand la popularité sert plus aux joueurs d’échecs, ce sont les seuls joueurs sur le terrain. Ils en font une exigence particulière dans le but uniquement d’assurer le mouvement de leurs pions sur l’échiquier, notamment des rois, des reines, des chevaux, des tours, et qu’ils font déplacer à leur guise. Le peuple congolais doit désormais rêver grand, étant donné que l’Idéal pour le Congo est de demeurer la locomotive africaine.
En conclusion, les propos de Monsengwo rappellent que le Congo reste et demeure sous occupation étrangère. Quelle Alternative, j’entends souvent parler ? Les derniers mots reviennent aux publics avertis, conducteurs de masses et incarnation de sa bravoure. Un homme avertit, dit-on, en vaut deux. Eh bien, Monsengwo lance la contradiction à l’intérieur du système. Est-ce une fissure ouverte en vue de son affaiblissement ou c’est pour aider les Belges et la Belgique ? Pour nous, toute occasion devrait servir à libérer le peuple du Congo contre toute forme d’assujettissement auquel il est soumis. C’est du moins la conviction du courant politique, idéologique et philosophique Likambo oyo eza likambo ya mabele.
Likambo oyo eza likambo ya mabele
Mufoncol Tshiyoyo, pour la patrie
MT & Associates Consulting Group
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