
28 Mar Congo, la lutte pour la nation et la dignité
« Ils disaient que personne ne pouvait tenir tête à l’empire. Mais le Vietnam l’a fait. Et nous n’avons pas seulement combattu avec des mots. Nous avons combattu avec une colonne vertébrale d’acier et le feu au fond des poumons. Nous avons combattu pieds nus dans la boue, avec des fusils rouillés en main, contre des superpuissances persuadées que le monde leur appartenait. Nous les avons saignés jusqu’à ce qu’ils regagnent, humiliés, l’autre rive des océans. Nous avons construit ce qu’ils jugeaient impossible : une nation qui n’a jamais oublié le prix de sa liberté. L’empire est fragile, mais la résistance est éternelle » (traduit de l’anglais).
Ces mots d’un résistant vietnamien résonnent comme un rappel brutal, mais essentiel : la lutte est le moteur de la liberté et de la dignité. Ce constat ne s’arrête pas au Vietnam. Ainsi, il transcende les époques et les continents, nous rappelant qu’à chaque fois qu’un peuple est oppressé, seule la lutte préserve son honneur et sa souveraineté. L’État a pour fonction première d’assurer la sécurité de son peuple. Face au danger, il doit mobiliser toutes ses forces pour guider, rassembler et inspirer la nation, même si les moyens sont limités. La souffrance, lorsqu’elle est vécue dans la lutte pour la souveraineté, forge le caractère d’un peuple et dessine son avenir.
La souffrance comme levier de construction nationale
La négociation est souvent un théâtre d’illusion. Derrière le vernis des civilités, des costumes élégants et des protocoles soignés, elle dissimule trop fréquemment une capitulation. La guerre, en revanche, exige abnégation : pas de discours, pas de champagne — seulement des pieds nus dans la boue, des fusils rouillés, et une idée fixe : vivre libre ou ne pas vivre.
La table des négociations : un rituel où les faibles troquent leur terre contre des promesses.
Le champ de bataille : un creuset où les nations s’érigent et les hommes grandissent.
Aujourd’hui, que transmettons-nous à notre jeunesse ? Le rêve de brandir des dossiers dans des salons climatisés ou celui de tenir un fusil rouillé sous la pluie ?
« Les maîtres en costume enseignent l’art de plier. Les résistants, eux, apprennent à ne jamais rompre. »
La boussole lumineuse
Refusons d’hypothéquer l’avenir. Les théoriciens en chambre et les diplomates récitant la Realpolitik comme une litanie n’ont pas leur place ici. Ce dont mon peuple a besoin, ce n’est pas d’experts, mais d’une boussole — une lumière qui indique le nord même dans l’obscurité. Ce nord, c’est notre terre. La vendre, c’est céder l’âme de nos enfants.
« Négocier son sol, c’est creuser sa propre tombe avec des stylos en or. »
Appel à la jeunesse et à la responsabilité historique
Nous devons enseigner à notre jeunesse que la lutte est un devoir et que résister, c’est exister. Mourir pour sa nation n’est pas une tragédie, mais une victoire sur l’oppression. Transmettons à nos jeunes les valeurs du combat, non celles de la soumission. En temps d’occupation, la diplomatie n’est qu’un masque de faiblesse. La jeunesse doit rêver grand pour la nation et s’engager pour sa dignité.
Pour rendre la lutte tangible, proposons des gestes quotidiens de résistance. Défendre la culture locale, préserver la mémoire historique, réapproprier les récits de notre propre histoire — chaque acte compte. La lutte n’est pas seulement armée ; elle est aussi intellectuelle, culturelle et économique. En résistant sur tous ces fronts, la jeunesse devient pleinement maîtresse du destin national.
Conclusion
Je ne célèbre pas la gloire de la mort, mais celle d’une vie digne. Mourir pour un peuple n’est pas un sacrifice, c’est une naissance : celle d’une nation refusant de n’être qu’une ligne sur une carte. Le Vietnam a fait son choix. Biko a fait son choix. À nous de faire le nôtre : serons-nous les architectes de notre liberté ?
Je choisis la lutte. Pas celle des illusions diplomatiques, mais celle de la construction par l’effort et le sacrifice. Ce combat est le mien, celui de tous ceux qui veulent reconquérir leur avenir et leur dignité. La résistance est éternelle, l’empire ne l’est pas. Comme Steve Biko, ne suis-je pas libre de m’exprimer sans entraves ?
Une leçon de l’histoire, et à travers la plume de Balzac, j’apprends que « Dans le monde politique, […] les règles qui régissent votre personne fléchissent devant les grands intérêts. Mais si vous parveniez à la sphère où se meuvent les grands hommes, vous seriez, comme Dieu, seul juge de vos résolutions. Vous ne serez plus un individu, vous serez la nation incarnée […]. » (Balzac, Le Lys dans la vallée)
La lutte n’est pas seulement un choix, c’est un devoir historique. Likambo oyo eza likambo ya mabele…
Mufoncol Tshiyoyo, M.T. – Un homme libre
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