De la terre RD-Congo, qui en est le propriétaire ?

De la terre RD-Congo, qui en est le propriétaire ?

Pour la plupart d’entre nous, je dirais une minorité, la question ne s’est jamais posée pour savoir si oui ou non, le fait d’être ce que nous sommes, c’est-à-dire congolais de la RD-Congo, relève de la suprême volonté, comme je l’entends souvent, de la Belgique. Et de ce fait, la Belgique s’attribuerait des droits spéciaux sur un peuple qu’elle aurait, semble-t-il rassemblé, alors que rien, et c’est ce que cela suppose, ne le prédisposait à cohabiter ou à vivre ensemble un jour.

La permanence de ce questionnement fait que certains, tels que nous-mêmes, décident de demeurer constant dans la perspective de la lutte, telle que la situation imposée sur le terrain au peuple de la RD-Congo le recommande. Ne pas suivre le spectacle actuel qui lui est offert et qui parait bien séduisant. Débats à caractères démocratiques, verbes haut, arrestation touchant les droits dits de l’homme, élections, candidatures et candidats multiples, envoyés spéciaux, mort de celui ou de celle-là, bref nous sommes à l’heure du spectacle pour contenir et orienter des masses populaires. Le combat de la terre reste la seule et l’unique qui vaut la peine d’être mené et pour lequel des peuples se sont toujours battus dans l’histoire.

On ne peut vivre ensemble que sur une terre qui nous est propre et commune. Et non sur une terre pour laquelle certains négocient encore et toujours, et ce par leur façon d’être et de se comporter, le droit de sa propriété. N’est-ce pas que c’est d’abord la terre, d’abord le monde, la nature et ce avant que des hommes y viennent pour vivre. Nous affirmons que c’est de la terre que naît toute volonté existence et la prétention d’être. C’est que l’adage suivant essaye de dire dans la langue maternelle de ma mère : « Buloba busama, Muana usama. Tuakuila nganyi ? Tuakuila Buloba, afua Muana tuamona mua kujika ! ». Ma traduction est la suivante : La terre est malade. L’enfant est malade. Pour qui devons-nous plaider ? Plaidons pour la cause de la terre. Quand l’enfant mourra, nous saurons où l’enterrer».

Chaque fois que je lis ou je rencontre quelque part la phrase selon laquelle, la RD-Congo serait le fruit d’une volonté belge, elle serait une fabrication belge et occidentale, coloniale, et c’est le maitre qui se plait à insister là-dessus par sa science qu’il a réussie à imposer comme canon aux bien- pensants, je le prends pour une insulte à notre intelligence. C’est alors que je me demande pourquoi l’élite cubaine, pourquoi l’élite indienne et noire de Bolivie ne reprennent en chœur ce genre de mélodie qui plait à une catégorie de gens de chez nous : le « cercle de la raison ». Pourquoi ils ne disent pas que la terre sur laquelle le Cuba se déploie appartient à l’Espagne. Et pourquoi seulement nous, En fait et pour mieux dire, les nôtres.

Je cherche à saisir dans quelle disposition mentale se trouve celui ou celle qui récite ce type de discours, psalmodie son maître, lui qui a intérêt à ce que sa musique soit entendue et reproduite. Et c’est quoi en plus ils entendent par cette phrase.
Je fournis un effort de compréhension. Parce qu’on donne à ce peuple ce qu’il veut et non pas ce dont il a besoin. En veillant que ce qui lui est servi soit élémentaire, divertissant, drôle et commode dans le but uniquement de l’abrutir.

Et voilà qu’intervient un de mes lecteurs, je ne sais qui et qui s’est donné la peine de m’adresser un écrit. Pas exactement sur ce point précis, mais sur un autre sujet. Ce visiteur inhabituel a signé son courrier sous le sobriquet de « Plaie Sèche ». Ce qui suit est la teneur de son message : « Très bon article. La stratégie des “grandes puissances” qui est celle de présenter Kabila [hier Mobutu], [des chiens de garde], comme le problème n’a rien d’autre comme objectif [que] de détourner le congolais du vrai problème. Cette stratégie marchera aussi longtemps que le congolais n’utilisera une arme qu’est la réflexion ». Je crois que les mots ont un sens.

Alors de grâce, je ne vous parle ici que de la terre en évitant de me mêler du reste, de ce qui n’aidera pas à poser, et ce de manière définitive, la problématique congolaise. La terre est notre unique préoccupation, notre seul Dieu. Si nous devrions en avoir un.

Je dis : Comprend qui peut.

Tshiyoyo Mufoncol
mufoncol.tshiyoyo@gmail.com
No Comments

Post A Comment