21 Dec Faustin-Archange Toudéra, Des jours comptés à la tête de Centrafrique ?
Presque tous les « médias de grand chemin » (expression chère au journaliste Slobodan Despot de Antipresse) reprennent en chœur la notation musicale suivante : « le gouvernement centrafricain a accusé samedi l’ancien président François Bozizé de fomenter un “coup d’État” ». Bien que ce dernier l’ait nié, « le parti de Bozizé dément toute tentative de coup d’État » (https://www.jeuneafrique.com/1093648/politique/centrafrique-le-parti-de-bozize-dement-toute-tentative-de-coup-detat/), nous ne manquerons de signaler « det er ingen røyke uten ild » (en langue norvégienne). Soit, qu’« il n’y a pas de fumée sans feu ». Ici, l’essentiel de la reprise de ce qui fait l’information se trouve en dehors de la nouvelle elle-même. En effet, qui dit Bozizé, surtout quand on connaît l’histoire de son accession à la tête du « pouvoir-os » en Centrafrique, voit la France, plutôt la main de l’ancienne métropole. De Bozizé, on se souviendra encore longtemps de lui comme d’un ancien geôlier du père Aristide, le président haïtien déchu et déporté manu militari à Bangui, la nuit et en pyjama avec sa femme, par la France de Dominique de Villepin (Premier ministre de l’époque) et par des militaires américains pour éviter de nommer la CIA. Bozizé représente la solution et la réponse de la France au pauvre mathématicien Toudéra. L’actuel « président » centrafricain, c’est l’homme par qui le scandale d’humiliation a frappé Paris. Dans la logique même de Toudéra, le monde avait changé. L’ancien ordre basé uniquement sur la domination occidentale avait laissé à celui qui est présenté jusque-là comme celui de la « multipolarité », une notion encore indéfinie et vague.
Les « puissances émergentes » (et je n’aime pas cette expression parce que vide de sens), quand on les voit « agir » dans l’action, rien dans leur comportement ne présage l’entretien d’un conflit entre les « puissances » décadentes et celles qui prennent un plaisir fou d’uniquement meubler l’espace qui les accueille sans réellement les contester. Toudéra commet la faute de Pascal Lissouba qui a tout bonnement cru qu’en se jetant dans les bars des USA, il trouvait un allié qui allait le protéger contre la permanence de la menace française. Dans son calcul stratégique, il avait complètement omis que des loups ne se mangent jamais entre eux. Est-ce que Toudéra a fauté en remplaçant la France chassée de Bangui par la Russie de Poutine ? Est-ce que la Russie comme la Chine se donnent comme ambition d’affronter l’Occident décadent en Afrique ou ailleurs ? Ne viendraient-ils pas comme au Congo dans le cadre de l’ONU (la MONUSCO) se servir au même titre que les autres sans apporter leur soutien manifeste à tous ces pauvres « présidents » africains incapables de se constituer en minorité « maffieuse » et surtout « agissante ». Ces pauvres ont raté l’occasion de transformer leurs masses en une arme pour la quête de la liberté et de la souveraineté aussi. Face à l’Occident et devant la Russie et la Chine, les populations africaines sont à transformer et les faire devenir autre chose que celle qu’elles ont toujours représentée jusque-là. Comment s’y prendre, diront les indécis soumis aux lois de l’immédiateté et du ventre ? Tout ne devrait être couché sur papier. Le temps de sacrifice a sonné.
La question que nous nous posons, et non sans raison, c’est de savoir si la Russie de Poutine peut sauver le soldat Toudéra ? Si on comprend bien, la France a repris sa place dans le « Grand Jeu » et refuse en même temps de disparaître. C’est du moins le sens à donner à la phrase du chef d’état-major des armées françaises, le général Lecointre, qui a récemment déclaré devant la commission de défense de l’Assemblée nationale en France : « il faut être prêt à s’engager pour un “conflit de survie”, seul ou en coalition, rapidement et dans la durée ». Pour nous, cela apparaît comme une très bonne nouvelle et pour la France et pour l’Afrique. Car rien ne nous sera donné sur un plateau d’argent.
Toudéra peut-il compter sur Kinshasa alors que les deux pays traversent une frontière commune au nord du Congo ? Dans la foulée, la présence remarquée de Paul Kagame est à signaler à Bangui. Non, et rien n’arrive au hasard de l’histoire. Le Congo existe à peine. Même dans sa situation actuelle, l’ordre embryonnaire qui y règne représente en soi un chaos qui reste entretenu pour les besoins de la cause. C’est fou ce qui arrive dans les Grands Lacs et en Afrique centrale : un leadership de l’audace absent. En un mot, et paraphrasant John F. Kennedy : « Les problèmes du monde ne peuvent être résolus par des sceptiques ou des cyniques dont les horizons se limitent aux réalités évidentes. Nous avons besoin d’hommes capables d’imaginer ce qui n’a jamais existé ».
Likambo oyo eza likambo ya mabele…
Mufoncol Tshiyoyo, MT,
Un Homme libre
Claude Synergide
Posted at 20:59h, 12 JanuaryEn Afrique se jouent tous les enjeux du nouvel ordre post convid-19, dans le prochain modèle économique basé sur la coopération.
Aucune nation ne vient donc en Afrique pour libérer celle-ci d’une autre nation, surtout que les loups ne se mangent pas entre eux.
Chacune vient protéger ses intérêts, et c’est erreur que de penser se réfugier derrière une autre nation.
La seule solution c’est que l’Afrique et les africains apprennent de la tortue comment se promener avec son propre mécanisme de protection.
Cela passe par la revisitation de l’éducation donnée à la jeunesse. Les jeunes constituent, avec les enfants présents et ceux à naître, la garantie qu’une Afrique réellement vivante est possible.
Mais encore faut-il équiper cette gent grandissante.
La France a, depuis les temps immémoriaux, cherché à conduire le monde à sa façon, et le résultat est là, l’Afrique peine à se relever.
Il faut apprendre les leçons de l’histoire et non les dates et les noms
mufoncoltshiyoyo
Posted at 20:44h, 16 MarchJe vous cite: “La seule solution, c’est que l’Afrique et les africains apprennent de la tortue comment se promener avec son propre mécanisme de protection. Cela passe par la revisitation de l’éducation donnée à la jeunesse. Les jeunes constituent, avec les enfants présents et ceux à naître, la garantie qu’une Afrique réellement vivante est possible”. Comment y parvenir dès lors que des pions, qui sont placés à la tête de nos États en Afrique, travaillent pour, et garantissent avant tout, les intérêts qui les ont positionnés à la tête de nos États respectifs? Vous ne voyez pas que c’est mettre la charrue avant les bœufs ? La connaissance de la nature de l’adversaire et de l’identité exacte de l’adversaire s’impose. Cependant, nous ne devrions pas non plus perdre de vue que l’ennemi et sa nature ne changent pendant qu’il veille sur ses “administrés” et autres “dominés”. Heureux que j’étais de votre intervention. Je reste très ouvert. Et surtout merci