03 Jul L’« État profond» en deuil (Deep Stat in mourning), Donald Rumsfeld a tiré sa révérence…
Une partie de l’opinion internationale l’a particulièrement découvert à partir des « aventures » du 11 septembre aux USA. Des images vidéo, circulant sur le Net, le montrent transportant avec quelques individus ce que l’État profond et les néocons ont fait passer pour une épave du vol AA77, qui se serait écrasé sur le Pentagone. Les débris auraient pénétré la partie centrale de l’aile occidentale du Pentagone. C’est à la suite de l’attaque supposée de « Twins Tower » et de Pentagone que Rumsfeld & Cie, alors ministre de la Défense dans le gouvernement du fils de Bush, ont vendu au public américain et au reste du monde la guerre meurtrière lancée contre l’Irak et l’agression de l’Afghanistan.
Donald Rumsfeld n’est plus. En effet, qui était-il ? Autour des figures emblématiques, tels que les Ted Cruz, Paul Wolfowitz, Elliott Abrams, Richard Perle, Paul Bremer, Dick Cheney, Milton Freedman et bien d’autres, se forme un courant idéologique et politique puissant et dénommé les Néoconservateurs ou néocons en abrégé aux USA. Contrairement au Congo et ailleurs, les néocons appartiennent à un courant philosophique, incarné depuis sa naissance par l’enseignement d’un maître philosophique incontesté : Léo Strauss et de son disciple Allan Bloom, auteur, je cite notamment « The Closing of the American Mind » (1987) et « La cité et son ombre – Essai sur la “république” de Platon » (2006). Outre une idéologie et des maîtres-penseurs reconnus, le néoconservateur s’exprime à travers la production et la publication des revues comme The Public Interest, The National Interest, Commentary. Chez nous, les hommes politiques appartiennent rarement à un courant philosophique. Ils n’ont ni philosophes de référence ni journaux de lecture incarnant des idéaux.
Après celle de l’amiral Cebrowski, la disparition de Rumsfeld invite à parler de manière succincte de la doctrine portant les deux noms, à savoir la doctrine Rumsfeld/ Cebrowski. Cette dernière repose singulièrement sur la refondation du Moyen-Orient en le transformant en Grand Moyen-Orient. Bien que soldée aujourd’hui par un échec, le projet avait pour mission de défaire, sans l’aval au préalable des puissances tutélaires, les frontières issues des accords de 1916, qui furent connus sous le nom Accords Sykes-Picot. C’était sans compter avec le positionnement chinois et russe, voire iranien dans la région.
Pour les néocons, la nouvelle époque est caractérisée par l’absence d’un ennemi, bien que notion toujours omniprésente, défini selon son idéologie (communisme) ou encore selon son appartenance religieuse (Samuel Huntington, « Le choc des civilisations »). « Mais uniquement par sa non-intégration dans l’économie globalisée du capitalisme financier. [Dès lors], rien ne pourrait protéger ceux qui avaient le malheur de ne pas être des suivistes, d’être des indépendants ». Pour ce faire, la guerre sans fin « ne devait pas permettre aux seuls USA d’exploiter les ressources naturelles, comme les guerres précédentes, mais à tous les États globalisés de le faire. D’ailleurs les États-Unis ne s’intéressaient plus vraiment à la captation des matières premières, ils entendaient surtout diviser le travail à l’échelle de la planète et faire travailler les autres pour eux. [Les Congolais l’oublient souvent quand ils assurent que les minerais congolais reviennent de droit à l’Occident. Ce qui voudrait dire que l’on ne peut valablement combattre un ennemi sans le connaître, lui et ses modus operandi]. Tout cela, [pour les USA], impliquait des changements tactiques dans la manière de faire la guerre puisqu’il ne s’agissait plus d’obtenir la victoire, mais de mener une ” guerre sans fin”, selon l’expression du président George W. Bush. Effectivement, toutes les guerres commencées depuis le 11-Septembre se poursuivent encore sur cinq fronts différents : Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Yémen », écrit Thierry Messian.
En un mot comme en cent, le type de « Guerre sans fin » que le Congo subit depuis 1997 ne s’arrêtera jamais. Elle porte bien son nom. Son arrêt envisagé est même contre nature, voire contreproductif. La fin d’une guerre sans fin ne coïncidera jamais avec la paix de voisinage volontaire ou involontaire ou à travers des rafistolages internes, mais elle se terminera comme en Iran et en Syrie par une victoire d’un camp contre un autre. Il existe une autre manière de lire le monde, de le comprendre, de le saisir, de l’interpréter et de pouvoir exister contre vents et marées. C’est la voie que propose Likambo oyo eza likambo ya mabele. Un appel et une invitation à l’adhésion au mouvement…
Mufoncol Tshiyoyo, MT
CO-Executive manager
MT & Associates Consulting Group (Think Tank)
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