La « danse hypnotique de la mort » en République Démocratique du Congo

La « danse hypnotique de la mort » en République Démocratique du Congo

Parlant de Lumumba, un penseur d’ailleurs, a écrit à son propos que l’erreur, en fait si erreur il y avait de la part de Lumumba qui l’a conduit à son assassinat, ce fut d’avoir si tôt compris ce que le reste de la population, à savoir la masse elle-même et son élite, ont mis du temps ou n’ont jamais saisi, et ce, jusqu’à ce jour.

Lumumba a su appréhender, et à temps, la véritable nature du conflit, de la crise imposée à son peuple et à son pays. Et de là, il a su déterminé la nature et l’identité réelles du véritable adversaire, contre lequel il devait, lui, se battre et concentrer toute son intelligence, ses efforts et ses moyens. C’est pourquoi Lumumba, et les autres n’auront pas tort de souligner naïvement, se préoccupait peu d’un Mobutu qui, en état d’ivresse et accompagnait de ses gardes, venait pourtant lui dire, une façon de se livrer à Lumumba, je cite : « Lumumba, je suis venu t’arrêter ». [Muana soki balobeli yo likambo na se ya kuiti, c’est que bakana yo kala]. Mais Lumumba, tout souriant et candidement, lui répondait : « Joseph (Mobutu) rentre chez toi. Tu es ivre ».

Je dirais que c’est la même ivresse presque que l’on rencontre aujourd’hui parmi des Congolais. Un autre type d’ébriété. Parce que c’est le même adversaire, celui d’hier et de toujours, qui amuse ce peuple et son élite. C’est le même adversaire qui amuse tous ces gens en cravate, en costume et parlant français, anglais et autres.  Le véritable antagoniste se livre à sa danse de l’ « hypnotique de la mort ».

Cette danse s’exécute sous le rythme d’un drôle de mélange de musique : « Droits de l’homme », « démocratie », « élections », « concertations », « CENI », « Joseph Kabila », Lambert Mende, de villes dites mortes. Que de changement de registre. Il est donc question de tout sauf de l’essentiel.  On fréquente Lois Michel. Et après ? On reprend les thèses de RFI, BBC, CNN ou on entonne la musique de l’Union Africaine, le langage des aventuriers autrement appelés « envoyés spéciaux de ceci ou de cela…..Et après ? C’est ce que j’appelle, moi, la danse de l’hypnotique de la mort.

Et à propos de cette danse de l’hypnotique de la mort, Alexander Maistrovoy, dans WorldTribune/com, écrit en date du 29 janvier 2016, je cite notamment : « […] Il y a un petit animal carnivore en Sibérie, une hermine. Il chasse les lapins et les lièvres, qui sont nettement plus lourds, rapides et forts que lui. Il ne glisse pas, ne se tient pas en embuscade et n’attrape pas sa proie en fuite. Il exécute face à elle une danse hypnotique de la mort – avec des tortillements, sauts et cabrioles acrobatiques. L’hermine éblouit la proie et, se rapprochant progressivement, la saisit à la gorge. Le lapin meurt de choc. Pourquoi la proie permet-elle à l’hermine de l’éblouir et de la tuer sans résister ? Les biologistes sont incapables de résoudre l’énigme de la danse hypnotique de l’hermine», fin de citation.

Tant que rien ne sera conçu par des Congolais, exécuté par des Congolais et conclus par des Congolais et ce dans une situation de rapport de forces, une notion ignorée et méconnue de la classe politique congolaise dans son ensemble, la proie hypnotisée sera consommée.

L’histoire du Congo doit être écrite par ses propres fils. Elle n’aura le parfum ni d’un déjà- entendu, ni d’un déjà vu.

Tshiyoyo Mufoncol
mufoncol.tshiyoyo@gmail.com
No Comments

Post A Comment