11 Aug La différence entre nous, Congolais, et l’idée de la nation et du nationalisme au Vietnam avec Hô Chi Minh
Refondons la nation et le nationalisme congolais
Dans la partie de son livre “Cinq Hommes et la France” dont il consacre à Nguyen Ai Quoc, le futur Hô Chi Minh, Jean Lacouture, son auteur, écrit notamment ce qui suit au sujet de l’esprit qui règne chez l’élite vietnamienne quand il s’agit de la domination occidentale et même voisine du Vietnam.
Je cite notamment :
“[…]Pourquoi tant d’amertume ? Pourquoi cette vie qui commence sera-t-elle si longtemps vouée au combat contre la France ? La raison est simple : le système colonial […], en Indochine, au début du siècle, n’était pas bon. Non qu’il se réduisît à une oppression stérile et obtuse : de bonnes équipes d’administrateurs étaient en train de se former et commençaient à réduire les abus du système mandarinal, des ingénieurs traçaient des routes et bâtissaient des ponts, [comme c’est le cas au Congo aujourd’hui où l’on parle de 5 chantiers, de démocratie, d’élections et du soutien des USA et autres], de vrais magistrats rendaient une vraie justice, des écoles s’ouvraient, le brigandage était pourchassé dans le Nord, la lutte contre les épidémies s’organisait.
[Et Jean Lacouture de souligner]. Mais alors que le même régime, appliqué au Sénégal, au Gabon, serait presque entièrement positif, parce qu’il ne se heurterait à aucune opposition locale, L’EFFORT COLONISATEUR FRANCAIS EN ANNAM ET AU TONKIN N’ÉTAIT VU PAR LA PLUS GRANDE PARTIE DES ÉLITES, ET UNE BONNE PARTIE DU PETIT PEUPLE, QUE COMME UNE OCCUPATION ÉTRANGÈRE VIOLANT LES PRINCIPES D’UNE CIVILISATION ET L’INTÉGRITÉ D’UNE NATION DONT LES MEMBRES ÉTAIENT FIERS”, fin de citation , Extraits de Jean Lacouture, (1961), Cinq Hommes et la France, Éditions du Seuil, Paris, p.14
Alors je me demande, suite à ce que je venais de mettre en lettre majuscule, si nous, Congolais et au Congo, nous qui nous définissons comme Congolais, nous sommes réellement fiers d’être qui nous sommes et d’aimer le fait même d’être celui ou celle que nous désignons être, c’est-à-dire Congolais. Chez nous, on justifie tout, on accepte tout, on comprend tout même quand le maître s’autorise l’insulte à notre égards, on refuse même la critique. Chez nous, on dit persévérer même dans la faute car l’essentiel, pour certains, est d’avoir essayé, mais quoi, même quand on reproduit la même chose et pour les mêmes résultats. J’ai lu quelque part la citation ci-après de Churchill, reprise par un congolais, selon laquelle, et au sujet de la persévérance, Churchill aurait dit : “Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal, c’est le courage de continuer qui compte. Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ». Ici, ce qui est considéré comme une vérité évangélique de Churchill, serait-elle d’applicabilité dans tous les cas, dans toutes circonstances et face à n’importe quel adversaire et quel type d’adversité, et ce, même quand on sait qu’on va droit au mur, on reproduit les mêmes gestes. Un chercheur qui rencontre des difficultés dans son laboratoire adapte son processus et modifie sa modalité en tenant compte de ses observations. Il n’essaye pas juste pour l’essai au motif qu’il devrait préserver pour atteindre son résultat.
Il est temps d’aimer le Congo, d’aimer cette terre, de se l’approprier et d’affirmation de soi.
Refondons la nation et le nationalisme congolais à partir de notre terre, la terre de nos aïeux.
Vive la nation et le nationalisme congolais !
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