20 Jul Le roi Jupiter Macron de France et son nouvel organe dénommé le Conseil Présidentiel pour l’Afrique, CPA
Comme au bon vieux temps, il y aura, dans la cours du jeune roi de France nouvellement désigné, quelques sujets africains accompagnateurs de sa « politique » sur le vieux continent Afrique. Ces Africains, pour la plupart, se font appeler, et libre à eux, franco-béninois, franco -ivoiriens, franco- camerounais, franco-ceci, franco-cela, bref franco- africains tout court. C’est plus commode qu’Africain tout simplement. Ils représentent, semble-t-il, la visibilité de la « réussite africaine » en France, mais par tricherie on oublie de préciser que tous ces Franco… sont avant tout et uniquement sujets Français puisque c’est en tant que tels qu’ils ont été recrutés dans cet organe franco-français pour témoigner et évangéliser au nom de la bonne volonté du nouveau roi de France auprès de ses autres sujets africains restés en Afrique. Justement, c’est un appât pour subordonner quelques incrédules qui hésiteraient encore à se soumettre à la volonté de domination et de puissance du maître. Et quand les Africains du continent verront leurs frère et sœurs aller vers eux, ils les accueilleront à bras ouverts, – et à qui la faute ? -, en se disant ce sont les nôtres. Sauf que les leurs ne pourront jamais trahir la France qui les a placés sous l’éclairage d’une fausse lumière qui a quand même le défaut de les rendre « visibles ». Une visibilité conditionnée dans un marché de dupes qui expose comme appât ses esclaves du jour.
D’après la presse française, le « Conseil Présidentiel pour l’Afrique », CPA en sigle, dont la sortie est passée presque inaperçu dans le milieu congolais, aura pour mission de « nourrir la politique africaine d’Emmanuel Macron, de lui faire remonter des propositions et redescendre la perception de sa politique sur le continent ». Pauvre Afrique ! Quand Macron dit lui aussi avoir une perception pour ce continent ! Quelle perception ? Quand l’Afrique a connu par le passé le spiritualisme romantique de Senghor avec ses conneries du genre « la raison est hellène, l’émotion est nègre ». Aujourd’hui que dire d’autre, quand des irréductibles de la domination du continent trouveront des excuses pour justifier l’injustifiable au motif de faire le jeu du plus puissant pour espérer recevoir des miettes de sa table ? Sauf que tout est dans l’imaginaire violé de l’homme africain lui-même à qui l’idée de puissance est vendue comme de la tarte sur le marché du jeu de la séduction. Démuni, parce que sans défense, le pauvre se laisse prendre au piège de la tentation, de sa visibilité flattée. Les voilà trahir le continent comme au temps de la colonisation, de l’esclavage. Dès lors, comment douter encore que ce furent des Africains eux-mêmes qui vendirent les leurs au marché de l’esclavage, même si je sais que j’en ai longtemps douté à l’idée que ce fut une des possibilités.
Franz fanon avait raison quand il affirmait, lors de la première « Conférence du Peuple de toute l’Afrique » qui s’était tenue à l’hôtel Ambassador à Accra, du 8 au 12 décembre 1958, alors qu’il y représentait le GPRA, le gouvernement provisoire de la République algérienne, sous le nom de Dr F. Omar , que « les colonialistes et les impérialistes ont mis au point les moyens et les méthodes qui leur permettraient de ne pas quitter le sol africain », ( The Times, 10 décembre 1958, in S. Grant , The Call of Mather Africa, Kingston, Jamaica Courier Press, 1973, p. 288).
C’est encore le même fanon dans « La mort de Lumumba : pouvions-nous faire autrement ? » qui rappelle aux Africains le souvenir de la leçon suivante : « Notre tort à nous, Africains, est d’avoir oublié que l’ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule, mais ne se convertit pas. Notre tort est d’avoir cru que l’ennemi avait perdu de sa combativité et de sa nocivité ».
Au Congo-Kinshasa, les masses populaires ont dit à l’accession de Mobutu au pouvoir : « donnons-lui une chance ». Ce fut pareil à l’arrivée de Laurent Désiré Kabila, à Kinshasa. Nous avions entendu :« Donnons-lui une chance ». Un leader politique de l’époque a même dit que « celui qui a pris les armes est un fils du pays sans savoir de quoi il en retournait ». De même quand « Joseph Kabila » succède à Laurent Désiré Kabila : « Donnons-lui une chance ». Aujourd’hui encore la même rengaine revient de la part de gens qui sont assis dans les gradins du stade en train d’observer, et, de loin, sans aucune implication et impact direct sur le déroulement d’un match qui se joue sur le terrain, souvent au hasard du jeu et au bénéfice de tireurs de ficelles dans l’ombre. N.O.N, Non, vous ne m’embarquerez pas dans votre aveuglement et illusion. Et je m’en fous en plus de ce que vous en direz. On ne va quand même pas tous se noyer dans un verre d’eau.
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