22 Jun L’idée d’une candidature unique de l’opposition serait une insulte à la population de la RD-Congo
Je doute fort que l’absence d’union ou d’unité de l’opposition, je veux dire dans le contexte actuel de la crise multiforme qui secoue la RD-Congo, a toujours constitué et est la cause majeur qui obstruerait la voie à son accession à ce type de pouvoir, lequel se déploie à l’intérieur d’un même système. Et même dans le cas où cette « opposition » arrivait à désigner son candidat unique, et une fois que ce dernier est choisi, sans qu’il ne fasse l’affaire ou ne plaise à ceux qui financent pour leurs intérêts lesdites élections, alors que ou quoi faire ? Je trouve simpliste et dangereux d’affirmer que l’absence d’unité d’opposition sert la cause du dominant. Cela relèverait de l’ignorance comme il exprimerait une incapacité, si ce n’est pas un aveu d’échec, d’une élite qui n’arrive pas à cerner la nature du conflit auquel il prétend prendre part et de l’intensité de son adversité. Mais, et après tout, ces colons se fichent de l’unité de l’opposition ou de son candidat unique dans le cas où ce dernier ne serait pas celui de leur libre choix, c’est-à-dire à leur goût : servilité et domesticable.
En outre, cette manière de présenter les faits serait à mon sens un manque d’égards vis-à-vis de la masse congolaise qui, comme on l’a vu lors des précédentes élections, a su élire, ce en disposant les différents candidats en ordre d’arrivée. Il en fut le cas en 2011, pour ne citer que cet exemple. Et si seulement il fallait s’en tenir aux résultats publiés à cette occasion par le fameux pouvoir organisateur. Tout le monde a vu la même masse classer par ordre numérique, en distribuant ses voix de manière à hiérarchiser verticalement les différents candidats. N’est-ce pas qu’untel fut placé à la tête de la liste, avec toutes les voix nécessaires pour hisser le meilleur d’entre eux au sommet et sans que l’absence supposée de l’union de l’opposition en influence de loin ou de près leur volonté exprimée. C’est tout faux de croire que ce peuple est ignorant. Il ne peut se décider dans des moments historiques, du moins si on lui donnait ou il arrachait de lui-même la possibilité de pouvoir s’exprimer à sa guise. Parler de candidature unique de l’opposition serait prêté le flanc aux résultats électoraux tels que diffusés par ce « pouvoir-os », c’est en plus faire son jeu et valider son argumentaire. Et ceux de l’opposition institutionnelle qui en parlent ou l’exigent trompent gravement la masse. Ainsi, on sait qu’il exprime leur manque de sérieux..
Union ou pas de l’opposition, candidat unique ou pas, la France a imposé Ouattara en Côte d’Ivoire. C’est pour démontrer que l’union de l’opposition dans une cadre électoraliste tenu par le maître n’est jamais un handicap majeur ? Et je comprends pourquoi c’est difficile d’en finir avec la crise qui nous est imposée à nous comme peuple. Et pourtant, une autre lecture est possible au lieu de tout le temps donner l’impression de s’incliner devant l’argument-propagandiste et mensonger d’un adversaire qui justifie l’impossible.
C’est tout le paradoxe congolais et africain en général
Par crainte de faire face au maître, à savoir l’Occident anglo-saxon, et ce par manque d’un savoir-faire efficace, on prétend quand même défier sa marionnette, mais sous l’accord et dans les limites fixées et tolérées par son fabricant. Et ce dernier par son altruisme légendaire s’achète le service de ses proies en distribuant sa prodigalité, notamment finance, communication, protection, voire virilité. En revanche, l’esclave qui se soumet à l’ordre de son maître ignore que la tâche, une fois accomplie, celle d’affaiblissement du clown, son maître, et c’est souvent le cas avec la pratique de l’Occident, se réserve le droit discrétionnaire de placer quand et qui il veut et le souhaite à ce genre de pouvoir. Et généralement son choix ne se pose pas sur celui ou celle qui y a collaboré. Et certains appellent cela faire de l’« Opposition » ou s’opposer. C’est quoi on a du mal à appréhender dans ce processus.
Hier, l’Union Sacrée de l’Opposition radicale et l’UDPS ont combattu Mobutu, mais quand l’heure de succession arrive, ce n’est pas à eux que l’Occident remet le pouvoir, son pouvoir à lui dans le cadre d’une bataille qui se voulait démocratique.
Comment alors combattre un adversaire, son ennemi quand on s’interdit de le connaitre, et même de l’identifier ? Et par la suite, les mêmes se plaignent de la durée de la lutte
Les temps se montrent durs, mais à ceux qui portent des convictions fermes, demain n’est jamais sombre.
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