03 Jan Mon Hymne à la RD-Congo en ce début de 2016, mes vœux….
Ils m’imposent un débat. Ils veulent que j’en parle avec eux ou entre nous congolais. Et non content qu’il me soit infligé, même son thème me l’est également. Pour eux, je me dois parler de « Joseph Kabila ». C’est-à-dire de tout ce qui tourne autour de lui, notamment de son avènement à la tête de la RD-Congo, de ses années passées au perchoir, « maître corbeau sur un arbre perché, tenait à son bec un fromage ». Et aujourd’hui encore, il est aussi question de débattre sur son maintien ou son départ de là la situation créée par autrui le place.
Mais moi, je n’aime pas quand quelqu’un, dans une situation de faiblesse ou de puissance, m’oblige à parler de son sujet à lui, de ce qui, et ce pour une raison ou une autre, l’amuse, meuble son temps tout en lui conférant une position de contrôle, de jouissance personnelle, de domination, voire de de supériorité. Toute forme de complexe y compris racial.
Je peux, à la limite, accepter d’aborder leur sujet, n’importe lequel, mais à ma manière, en toute liberté et sans influence canonique. Et même pour cela, je ne me sens plus à l’aise quand je sais que ce sujet, bien que pouvant me concerner, n’est pas le fruit de mon choix libre, libertaire, il n’jamais été voulu, décidé par moi ou par les miens. C’est comme quand on me dit, ils m’infligent à parler de « Joseph Kabila » alors que je sais que le personnage est tout faux. Et en parler, d’une façon ou d’une autre, je le vis comme une insulte, je parle au nom de ceux de ma nature. Je le ressens comme une instrumentalisation, un lavage des cerveaux, du moment que ceux qui me l’imposent me dénient le droit à l’existence. J’ai toujours pensé que seuls ceux qui réellement existent sont ceux –là qui se choisissent librement et selon leurs intérêts des sujets à débattre qui les touchent et rencontrent leur désir et liberté de choix.
Je veux que le monde le sache que je ne suis le sujet de personne. Pour ce faire, des Belges, des Français, des Américains, des Britanniques, des Suédois, des Allemands, et d’autres, cette liste est bien longue, ne décident de mes choix. Parlent en ma place. Bien sûr que je m’en fous de mes frères et sœurs qui se réjouissent de ces petitesses et le fondent de leur jugement. Je ne me trouve pas à l’aise comme eux. Ce n’est pas ma tasse de thé.
La RD-Congo appartient aux Congolais. Point barre ! Pour le reste, on peut en parler, du coltan, du pétrole, de maïs, et de je ne sais quoi sauf quand il s’agit de la RD-Congo. Seuls des Congolais qui doivent et sont appelés à en déterminer les contours et la nature. Bref, parler de « Joseph Kabila », c’est rendre hommage à Kagamé, c’est dire à Louis Michel de proposer des successeurs de la même nature aux Congolais, ceux de son choix et de ses fréquentations. Ici, il s’agit de moi. Je n’en veux plus. Que cela ne plaise ou pas aux « Thuriféraires ».
Pour la RD-Congo, il n’y aura ni compromis, ni compromission à l’image de cet Irlandais qui decide d’affronter Léopold II, le roi des Belges. Et j’ai nommé Roger Casement, pour qui, et comme l’écrit Marc Wiltz dans son livre « Il pleut des mains sur le Congo », je cite : « […] Les Irlandais ont tout essayé : la négociation, l’adhésion, l’union, la trahison, la grève, les manifestations, les soulèvements, la rébellion, et maintenant la guerre ; mais rien n’y fait. Toutes les têtes qui dépassent ont été raccourcies. Les cris de ceux qui ne supportent plus d’avoir perdu leur identité, leur langue et leurs mœurs, ces éléments qui définissent une nation libre, tous ces cris ont étouffés, noyés dans le sang […] [Pour Roger Casement] Il vaut mieux vivre debout et mourir que se soumettre à l’exploitation de l’homme par l’homme », (Wiltz, 2015 : 73-76).
Roger Casement est mort pour l’indépendance de l’Irlande. Pour lui et pour nous, seule la lutte libère. Et il faut même apprendre à en payer les frais de son échec, si échec il y aura, c’est-à-dire pousser l’adversaire jusque dans ses retranchements à commettre l’irréparable, à vous éliminer physiquement. Je mériterais alors de la vie tout ce qu’il m’aura donné. C’est un britannique qui a écrit, Shakespeare : « Soyez résolu devant la mort ; et la mort et la vie vous seront plus douces (in Mesure pour mesure, acte III, scène I).
Je crois en l’avenir de la RD-Congo et à son histoire, qui sera celle de sa dimension et de la grandeur de son peuple, cette histoire que sa jeunesse a décidé d’écrire.
Une « rebelle » année 2016 !
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