Une médiation de l’Angola entre le Congo et le Rwanda : trois proxys au service des élites anglo-saxonnes

Une médiation de l’Angola entre le Congo et le Rwanda : trois proxys au service des élites anglo-saxonnes

Lorsqu’on apprend que l’Angola est positionné comme « médiateur » entre le Congo et le Rwanda, une sensation étrange surgit. Comment un pays, lui-dépendant des puissances mêmes anglo-saxonnes, pourrait-il jouer le conciliateur dans un conflit entre deux autres « États » clients, également sous le contrôle du même « parrain » ? Comme le Rwanda, l’Angola obéit aux directives des élites anglo-saxonnes, surtout celles des États-Unis et du Royaume-Uni. La position de l’Angola illustre une réalité absurde : un médiateur est supposé être neutre, alors que l’Angola est en réalité un « acteur » dépendant, servant les intérêts d’une puissance étrangère. L’Angola ne cherche pas réellement la paix. Sa démarche vise plutôt à maintenir un équilibre favorable aux élites anglo-saxonnes dans la région. Comme l’a si bien souligné Glenn Diesen en citant Brzezinski : « Les alliances […] reposent [d’habitude] sur la perpétuation des conflits plutôt que sur leur résolution, car le conflit garantit la loyauté du protectorat et le confinement de l’ adversaire. » Au Congo, la stratégie anglo-saxonne vise avant tout à maintenir une dépendance sécuritaire entre leurs sujets alliés, afin que les pays tributaires restent sous leur protection. Cette conciliation angolaise apparaît ainsi comme un subterfuge destiné à préserver les intérêts anglo-saxons en Afrique centrale.

Le piège de la guerre par procuration

Contrairement aux discours médiatiques dominants, la guerre au Congo ne peut pas se réduire à une simple guerre par procuration, supposément menée par des « acteurs » locaux. Ici, nous faisons face à des sujets obéissants, enrôlés dans une machine géopolitique qui les dépasse et dont ils n’ont aucun contrôle. Employer le terme d’« acteurs » implique une certaine souveraineté, une capacité à choisir et à orienter leurs propres actions. Or, depuis la Conférence de Berlin, où les puissances coloniales se partagent l’Afrique, la perception des Africains comme des « entités invisibles » persiste. Cette vision alimente une exploitation brutale des populations locales, à qui l’on refuse encore aujourd’hui le droit de s’affirmer pleinement en tant qu’humains.

Les puissances étrangères – en particulier les élites anglo-saxonnes – ne se contentent pas de tirer parti de la fragilité régionale. Elles la façonnent et la renforcent préférentiellement pour maintenir leur entreprise. Ce chaos n’est en rien accidentel. Il vise à empêcher les peuples de la région de s’affirmer comme des entités souveraines et autonomes, capables de définir leur propre destin.

Le piège de l’AFDL : maintenir l’instabilité politique et sociale

C’est dans ce même cadre que le piège de l’AFDL doit être compris. L’Alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) a été présentée comme un mouvement visant à libérer le Congo. En réalité, elle a servi un tout autre objectif : instaurer un système de contrôle par les puissances extérieures sous le couvert de rébellions internes. Aujourd’hui, de nouveaux groupes sont créés sous de faux noms, comme le M23, perpétuant cette stratégie. Ces rébellions ne sont pas des luttes pour la liberté, mais des pièges conçus pour recruter de nouveaux adeptes et les remplacer comme pions sur l’échiquier géopolitique du Congo et de la région. Ainsi, des stratégies sophistiquées sont orchestrées pour que les « dirigeants » locaux demeurent dans une dépendance permanente vis-à-vis de l’aide extérieure et du soutien militaire, tout en préservant une illusion de souveraineté et d’autorité nationale.

Permanence des négociations trompeuses

Loin de chercher à apaiser la région, l’interminable ballet des négociations et des médiations semble orchestré pour repositionner des pions stratégiques sur l’échiquier régional, où les puissances extérieures jouent leur propre jeu. La guerre au Congo n’a jamais été conçue pour être gagnée par les acteurs locaux ; le croire, comme l’a bien résumé Glenn Diesen, revient à ignorer une réalité bien plus sombre : « La grenouille [le Congo] bout lentement, persuadée qu’elle a les mêmes intérêts que ses maîtres à Washington. » Cette illusion maintient les peuples dans une dépendance illusoire, où chaque acte de résistance est détourné, chaque aspiration à l’indépendance étouffeée.

Tant que l’Angola, le Rwanda et d’autres États de la région continueront de tenir le rôle de mandataires, la paix véritable restera un mirage sans cesse repoussé. Pour sortir de cette impasse géopolitique, les élites locales doivent s’armer d’une vision géostratégique indépendante, dévouée non pas aux intérêts égoïstes, mais aux aspirations profondes de leurs peuples. Il leur faudra briser les chaînes invisibles de la dépendance, renouer avec la souveraineté et reprendre en main la direction de leur destin. Seule une action concertée, fondée sur une souveraineté réelle, libérera enfin la région de l’étreinte étrangère et permettra de construire un avenir ancré dans la dignité et la fierté.

Message aux masses populaires et aux générations de sacrifice

Peuple congolais, vous qui portez sur vos épaules le fardeau de l’Histoire, et vous, générations forgées dans l’épreuve, le défi que nous affrontons dépasser les simples ressources matérielles : c’est l’existence même du Congo, uni et indivisible , qui est en jeu.
Notre histoire, marquée par des épreuves sans fin, nous enseigne que rien ne nous sera donné. Tout ce que nous avons, nous devons le conquérir avec une détermination sans faille et une vision claire de notre avenir commun. Ce qui est en jeu, c’est notre droit à exister pleinement, à décider de notre propre sort, et à être vus et respectés pour ce que nous sommes.

Aux générations de sacrifice : ne fléchissez pas. Vous êtes l’épine dorsale de notre résistance, porteur de l’espoir d’une transformation réelle. Cette transformation viendra seulement si nous nous levons ensemble pour refuser de servir de pions dans le jeu géopolitique orchestré depuis l’extérieur.

Aux masses populaires : vous êtes le cœur battant de la nation. Seule l’unité nous permettra de réclamer votre place légitime dans les décisions qui touchent votre terre et votre avenir. Le Congo ne peut être qu’un tout, une nation solidaire, tournée vers la dignité et la justice. Ensemble, brisons les chaînes, dénonçons les illusions de paix trompeuse, et reconstruisons notre pays avec des dirigeants au service de leur peuple, et non des puissances étrangères.

Le Congo, une force à libérer

Oui, le Congo n’est pas un champ de bataille ; c’est un peuple, une nation. Ensemble, nous construisons un Congo libre, uni et souverain. Ce jour-là, nul ne pourra nous nier notre droit d’exister. L’heure est lieu de nous lever ensemble pour un Congo souverain et libre.

Mufoncol Tshiyoyo, MT
Fondateur du Think tank La Libération par la Perception, Lp Voir moins

mufoncoltshiyoyo
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